Un Français sur trois ne sait pas calculer un intérêt
Les personnes ayant des fins de mois difficiles sont souvent incapables de répondre à des questions simples sur l'épargne. Cet enseignement émane du 3ème Observatoire sur la vulnérabilité financière réalisé par la Banque Populaire. En creux l'incapacité de nombreux Français et notamment des jeunes à gérer un budget.
Pour la troisième année, la Banque Populaire réalise, en partenariat avec Audencia Business School, l'Observatoire sur la vulnérabilité financière des Français. A travers 7 indicateurs (gestion du budget, épargne, crédits, culture financière, situation et anxiété financière, relation bancaire, capital social), l'étude met en évidence les lacunes des Français en matière de gestion financière et les caractéristiques de ces failles.
Difficultés financières pour la moitié des Français
Sur le millier de personnes interrogées, 46% déclarent avoir constaté une baisse de revenus dans les 24 derniers mois et 19% avoir puisé dans leur épargne pour couvrir les dépenses courantes. Une fois les charges fixes payées (impôts, loyer, crédit, assurances,...), 52% peinent à assumer les dépenses de la vie quotidienne, 15% éprouvent même de réelles difficultés à y faire face.
Ces difficultés s'accompagnent d'un sentiment d'anxiété partagé par 58%, plus marqué chez les jeunes de 18-24 ans (68%).
Les jeunes ne savent pas calculer un intérêt
A une question simple sur le calcul d'un intérêt (combien d'argent détenez-vous au bout d'un an à partir d'une somme de 100€ rémunérée à 3% d'intérêts sur un livret d'épargne ?), 35% des sondés font des erreurs de calcul, une proportion accrue chez les 18-24 ans (51%) et sur les tranches d'âge 25-34 ans et 35-49 ans (39%).
L'Observatoire constate que l'anxiété est liée à un niveau de connaissances financières faibles.
Les seniors ont une meilleure connaissance budgétaire
Les 65 ans et plus maîtrisent mieux leur budget (61%) que les plus jeunes (33% chez les 18-24 ans et les 25-34 ans). Cette défaillance des jeunes, qui accroît les risques de vulnérabilité, est à mettre en partie au compte de la dématérialisation de la gestion financière. Les solutions informatisées restent néanmoins encore peu utilisées (22%).
Par Victoria Laroche, le mercredi 3 août 2016