Le découvert bancaire plutôt que le crédit conso

Les familles modestes préfèrent recourir au découvert bancaire plutôt que contracter un crédit. Pour sa dernière enquête, le Crédoc a interrogé des foyers dont les revenus sont inférieurs au budget de référence. La peur du surendettement les incite à éviter le crédit conso pour faire face aux dépenses de la vie courante.

Qu'est-ce qu'une famille modeste selon le Crédoc ?

Le revenu de référence sur lequel se base le Crédoc est celui de l'Onpes (Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale), soit 1 424€ par mois pour une personne active vivant seule, et 3 284€ pour une famille avec deux enfants adolescents (2 599€ pour une famille monoparental avec 2 enfants). Ce budget représente le "montant nécessaire pour faire face aux nécessités de la vie quotidienne et pour participer pleinement à la vie sociale". Les personnes vivant en-dessous de ces seuils, supérieurs aux seuils de pauvreté définis par l'Insee, sont considérées comme modestes sans pour autant être pauvres. 

Découvert bancaire et retard de paiement

Pour ces familles, l'arbitrage budgétaire est constant. Elles s'imposent des restrictions sur 3 postes principaux :

1. le logement
2. les nouvelles technologies
3. les dépenses pour les enfants.

Les restrictions touchent également les loisirs, les vêtements et l'alimentation.

Cette pression permanente les oblige à jongler quotidiennement avec les dépenses, entraînant souvent des retards de paiement. Et pour équilibrer leur budget, le découvert bancaire autorisé est préféré au crédit à la consommation auquel ces familles associent le risque de tomber dans le surendettement.

L'impossibilité de pouvoir épargner constitue une source d'angoisse en cas de coup dur ou de dépenses non programmées. La recherche de "bons plans" est une solution largement employée : soldes, vide-greniers, loisirs gratuits, achats en ligne, achats d'occasion et recours au crédit pour les biens d'équipement quand le taux est nul ou faible.

source : étude "La vie sociale entravée des familles modestes" par le Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie)