Dysfonctionnement dans les grandes enseignes
Le crédit à la consommation a fait l'objet d'une vaste réforme depuis juillet 2010. La protection du consommateur a été renforcée, notamment en matière de crédit renouvelable. Une enquête de la CLCV révèle que la réglementation n'est pas respectée dans les grandes enseignes.
La loi Lagarde de juillet 2010 et plus récemment la loi Hamon réglementent le crédit à la consommation, obligeant les distributeurs de crédit à mieux informer leurs clients. Lors de la contractation d'un crédit sur le lieu de vente, la loi impose que soit proposé un crédit classique amortissable à la place d'un crédit renouvelable pour tout montant supérieur à 1 000€.
Une réglementation peu respectée
Sur le principe du "client mystère", la CLCV (association national de défense des consommateurs et usagers) a mené l'enquête sur le terrain. Sur les 200 audits réalisés dans 66 enseignes et dans 33 départements, les résultats sont sans appel :
- la possibilité de souscrire à un prêt amortissable en alternative à un crédit renouvelable n'a été évoquée que dans un tiers des cas ;
- le crédit gratuit est proposé dans 68% des cas ;
- les vendeurs connaissent mal la réglementation, et dans la plupart des cas, sont incapables de définir crédit amortissable et crédit renouvelable.
Que cache le crédit gratuit ?
Pourquoi proposer un crédit gratuit plutôt qu'un prêt amortissable ou un crédit renouvelable ? Pour bénéficier de ce crédit gratuit, le consommateur est obligé de prendre la carte de fidélité du magasin ; or plus de la moitié de ces cartes inclut une offre de crédit renouvelable que le client active souvent à son insu à l'occasion du prochain achat. A la différence du prêt amortissable dont on connaît et le taux et la durée de remboursement, le crédit renouvelable est souvent assorti d'un taux variable et se reconstitue au fil des remboursements. Pour mémoire, les cartes de crédit associées à un programme de fidélité permettent le paiement au comptant par défaut, la fonction crédit pouvant être activée explicitement par le consommateur.
Par Gerard Mihranyan, le mardi 4 octobre 2016