Immobilier : ce qui incite les Français à devenir propriétaires
Les Français achètent d'abord leur logement pour ne plus avoir à payer de loyers. Voici le premier enseignement d'une étude internationale de la banque HSBC*.
Les Français ont des intentions d'achat différentes des acquéreurs étrangers.
Substituer les loyers par un emprunt immobilier
Interrogés sur les raisons qui motivent un futur achat immobilier, plus d'un tiers des Français (38%) indiquent vouloir rembourser un emprunt plutôt que payer un loyer. La proportion est de 28% au niveau mondial. Les millénials (nés entre 1980 et 1996) sont les premiers à vouloir sortir du statut de locataires (44%). Et quand ils achètent, les propriétaires français entendent bien occuper le logement pour longtemps. Contrairement aux propriétaires des autres pays étudiés, l'investissement les intéresse moins que les acquéreurs étrangers : seuls 13% d'entre eux envisagent de capitaliser sur la valeur d'un premier logement pour réaliser un futur investissement immobilier (31% ailleurs). En Chine et à Singapour, plus de 5 propriétaires sur 10 prévoient d'acheter un nouveau bien dans les 5 ans après une première acquisition.
86% des personnes ayant un projet d'achat immobilier disent avoir besoin d'emprunter.
L'immobilier, preuve de réussite personnelle
Derrière la pierre, se cache une ambition sociale. 59% des personnes interrogées considèrent le fait de devenir propriétaire comme une réussite personnelle. En France, cette perception est moins tangible : 27% pensent que l'achat immobilier valorise leur statut social aux yeux de l'entourage contre 49% ailleurs.
Un sentiment qui reste partagé par l'ensemble des propriétaires ici et dans le monde. 61% sont attachés à la transmission du patrimoine, et même plus fortement en France (68%).
Devenir propriétaire : plus difficile aujourd'hui qu'avant
En France comme ailleurs, les sondés estiment qu'il leur faut travailler plus dur que leurs parents pour acquérir leur logement. Pour 73% des plus jeunes, devenir propriétaire va leur demander beaucoup plus d'efforts financiers que leurs aînés, proportion qui tombe à 43% chez les baby-boomers. Parmi ceux qui ont achetés, 7 années d'épargne ont été nécessaires pour se constituer un apport, 70% considérant cette démarche difficile voire très difficile (22%). Ceux qui ont un projet immobilier comptent avant tout puiser dans leur épargne pour financer leur apport (81%), moins d'un tiers espèrent un coup de pouce des parents.
*"Beyond the Bricks - The Value of Home" : enquête HSBC menée sur internet dans 9 pays (Australie, France, Canada, Chine, Malaisie, Mexique, Singapour, Royaume-Uni, États-Unis) auprès de propriétaires et propriétaires potentiels, âgés de 21 ans ou plus. Dans le panel français, 83% des sondés sont propriétaires et 14% locataires ayant un projet plus ou moins lointain d'achat.
Par Hervé Labatut, le mercredi 6 juin 2018