13/06/18

Immobilier : devenir propriétaire est de plus en plus difficile

Dans sa dernière étude*, l'Insee observe que les ménages français ont de plus en plus de difficultés à acquérir leur résidence principale malgré des taux d'intérêt des crédits immobiliers au plus bas.


Prix immobiliers en forte hausse

Entre 2004 et 2015, période sur laquelle porte l'étude menée par l'institut national de la statistique, la part des ménages ayant acquis sa résidence principale au cours des 5 dernières années est passée de 11,6% à 7,9%. En cause, la crise de 2008 et les prix immobiliers qui ont flambé. Entre fin 1998 et fin 2008, les prix des logements anciens ont progressé de 135%, nettement plus rapidement que le revenu disponible par ménage (+40% dans le même intervalle). L'écart est encore plus flagrant dans les zones où l'immobilier est tendu (demande plus forte que l'offre) : entre 1998 et 2008, l'inflation sur l'immobilier ancien a atteint +142% en Île-de-France, tandis que le revenu des ménages augmentait de 37%.

En 2015, 59% des ménages étaient propriétaires de leur résidence principale, dont 8% de propriétaires récents (achat entre 2010 et 2015).

Merci les taux !

La crise de 2008 a freiné le mouvement sans pour autant provoquer de retournement tel qu'ont pu le vivre des pays comme l'Espagne ou les États-Unis. Les prix ont reculé de 6% entre 2008 et 2010. Le nombre de transactions s'est redressé, passant de 600 000 unités en 2008 à son niveau de croisière fin 2015 (800 000). Entre temps, des mesures de soutien à l'immobilier ont porté leurs fruits (doublement du prêt à taux zéro), couplées à un niveau historiquement bas des taux d'intérêt, ce qui a permis de resolvabiliser nombre de ménages. En 2008 le taux moyen des crédits immobiliers tournait autour de 5% ; fin 2015, les emprunteurs pouvaient se financer à 2,3%. Malgré cela, le nombre de nouveaux ménages acquéreurs n'a pas retrouvé son niveau d'avant-crise. Entre 2010 et 2015, les prix immobiliers ont gagné 4% et l'augmentation se poursuit : fin 2017, la hausse moyenne s'établit à 4% sur un an.



*Les revenus et le patrimoine des ménages, édition 2018






Gerard Mihranyan

Par , le mercredi 13 juin 2018


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