Crédit immobilier : c'est le moment d'emprunter sur une longue durée
Les crédits immobiliers de très longue durée sont de retour. Pour relancer le marché de la primo-accession, les banques favorisent les durées de 25 ans et plus, à des taux d'intérêts toujours performants.
Allongement des durées de financement
Selon l'Observatoire Crédit Logement, les emprunts de très longue durée (25 et au-delà) ne sont plus marginaux ; ils ont représenté 30% du total des crédits accordés en février 2018, les prêts entre 15 et 20 ans totalisant 26,8% de la production, et les durées classiques (20-25 ans) 30%. La progression sur le segment 25-30 ans est spectaculaire. Ce type de prêt représentait 14,4% de la production en 2014, 21% en 2016 et 28,6% l'an passé.
La part des prêts à l'accession est de 60,4% à plus de 20 ans et à 30,4% au-delà de 25 ans. Pour la seule année 2017, la durée moyenne des prêts immobiliers a gagné 5 mois ; elle s’établit aujourd'hui à 218 mois, elle était de 202,5 mois début 2014.
La proportion de primo-accédants est passé de 60% à 50% entre décembre 2017 et janvier 2018.
Faciliter l'accès au crédit aux jeunes actifs
L'allongement des durées d'emprunt témoigne d'un effort des banques pour encourager les jeunes primo-accédants face à la récente dégradation des soutiens publics. Disposant d'un faible apport personnel, quand il n'est pas inexistant, et pénalisés par l'augmentation des prix des logements, en particulier dans les grandes agglomérations, et par le rabotage des aides à l'accession (recentrage du PTZ, suppression de l'APL accession), les ménages qui se lancent dans un premier projet immobilier peuvent compter sur le niveau très bas des taux d'intérêt, et ce quelle que soit la durée.
Comparons les taux ! Actuellement, le taux moyen du marché titre 1,60% sur 20 ans (hors assurance), 1,80% sur 25 ans. Les meilleurs profils peuvent toujours glaner une décote substantielle de quelques points voire quelques dizaines de points. Les chiffres de l'Observatoire pour le mois de février confirment d'ailleurs la tendance : les banques ont accordé un taux moyen de 1,48% sur 20 ans et de 1,76% sur 25 ans.
S'endetter à long terme est synonyme de mensualité plus faible, mais aussi de taux d'intérêt plus élevé, donc de coût global du crédit supérieur à celui des durées classiques. La faiblesse du surcoût de l'emprunt sur 25 ans par rapport au prêt sur 20 ans permet néanmoins de limiter les conséquences d'une politique du logement plus restrictive et se traduit par une amélioration des offres à l'égard des plus modestes.
Publié le mercredi 14 mars 2018