9/10/19

Immobilier : être propriétaire, c'est réussir sa vie !

"Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, c'est qu'on a raté sa vie !" Dixit Jacques Séguéla qui tenta bien plus tard, et sans succès, de faire retomber la polémique en expliquant que "la vie est un rêve et qu'il faut rêver". Le rêve d'une vie des Français est bien moins accessoire : être propriétaire de son logement, qu'il s'agisse de préparer sa retraite, réaliser un investissement ou simplement posséder son propre chez-soi comme faire-valoir social. À l’occasion de la première Semaine nationale de l'immobilier, les Notaires de France se sont intéressés à ces propriétaires et à ceux qui aspirent à le devenir.

Le notaire, acteur incontournable de l'immobilier

Entre le 30 septembre et le 5 octobre derniers, les Notaires de France ont donné rendez-vous aux Français pour donner des conseils et répondre à toutes les questions sur l'immobilier à travers des consultations juridiques gratuites et des conférences organisées dans tout l'hexagone. Une plateforme de salon virtuel a permis aux professionnels de renseigner en ligne les internautes, qu'ils soient futurs acheteurs ou vendeurs immobiliers. Rappelons que l'intervention du notaire est obligatoire dans toute transaction immobilière et que, depuis 2016, la profession s'est organisée en réseau national pour vendre des biens immobiliers. De la négociation à la vente, en passant par les expertises juridiques, le notaire est bien la personne idoine pour parler d'immobilier et offrir des conseils éclairés à tous ceux qui souhaitent concrétiser un projet.

Dans le cadre de cette première Semaine de l'immobilier, les Notaires ont dévoilé une enquête réalisée par Harris Interactive* : "Les Français et l'immobilier : parcours et représentations - Les multiples facettes de l'achat immobilier". Voici les principaux enseignements de ce baromètre.

Le Français est mobile

Selon cette enquête, la quasi totalité des sondés (96%) a changé au moins une fois de logement au cours de sa vie. Le nombre moyen de changements de logement est de 5, avec des disparités régionales plutôt marquées. La France est coupée en deux : les régions au sud de la Loire changent plus de 5 fois, jusqu'à 5,9 fois en Languedoc-Roussillon ; au nord, la moyenne est inférieure à 5, elle atteint même 3,7 dans les Hauts-de-France. Normandie, Pays de Loire, Centre et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine sont dans la moyenne.

En toute logique, plus on avance en âge, plus on compte les logements. Les personnes âgées de 65 ans et plus ont changé jusqu'à 6,3 fois d'habitation, les 18-34 ans 3,6 fois. 

Changer pour devenir propriétaire

La mobilité est d'abord motivée par la volonté d'accéder à la propriété (40%), à parité avec le désir de trouver un meilleur logement (39%). La mobilité professionnelle (travail et études) est aussi synonyme de mobilité immobilière (34%). Les deux autres raisons concernent la situation personnelle (vivre en couple) et la recherche d'une meilleure qualité de vie (23%).

Une immense majorité considère que l'achat immobilier est l'objectif d'une vie (70%). 43% affirment d'ailleurs qu'on n'a pas vraiment réussi sa vie si l'on n'est pas propriétaire. 72% estiment qu'il faut posséder son logement avant la retraite. Être locataire revient à jeter l'argent par les fenêtres (75%), un sentiment exacerbé en période de taux de crédit au plus bas.

Malgré des conditions d'emprunt inédites, une partie de la population reste exclue de l'accession immobilière. 52% des locataires répondants déclarent subir leur situation et achèteraient leur résidence principale s'ils en avaient les moyens. Pour 59% d'entre eux, l'aspect financier est le frein principal à l'accession à la propriété, loin devant une location bien vécue (25%) et le manque de stabilité personnelle ou professionnelle (23%). Notons qu'un répondant sur deux a choisi d'être locataire pour des raisons diverses (conditions plus avantageuses, choix de la mobilité, etc.), ce qui témoigne d'une dualité complexe entre les partisans de la location et ceux de l'accession.

Les critères d'achat

Dans le choix de son logement, 4 éléments sont centraux :

  1. la taille du logement (62%)
  2. la sécurité (56%)
  3. le coût de la vie (50%)
  4. la proximité de la nature (48%).

Viennent ensuite la proximité aux transports, aux commodités, à son lieu de travail. Tous ces critères sont le reflet des préoccupations sociétales.

L'enquête a permis de dresser 5 profils-types face à l'achat immobilier :

celui qui estime que l'achat est difficile ou inabordable (26%) : la moité a plus de 55 ans et a des revenus inférieurs à 2 300€ par mois (revenus du foyer) ;

celui pour qui l'achat immobilier est un aboutissement (24%) : la moitié a plus de 55 ans et 66% ont des revenus supérieurs à 2 300€ par mois ;

celui qui a l'intention d'acheter dans les 5 prochaines années (21%) : 45% ont moins de 35 ans et la moitié des revenus supérieurs à 2 300€ par mois ;

celui qui a vécu ou vivra son achat comme un projet familial (16%) : 68% sont des femmes, la moitié a des revenus supérieurs à 2 300€ par mois ;

celui qui considère l'achat comme un investissement raisonnable (13%) : 52% ont moins de 35 ans, 67% sont déjà propriétaires.

Pour ce dernier profil, l'achat est considéré comme un signe de réussite sociale. Les propriétaires le deviennent d'ailleurs plus précocement. À la faveur des taux de crédit au plancher, l'âge moyen du premier achat immobilier recule. On accède à la propriété à 32 ans aujourd'hui contre 37 ans il y a quatre ans quand les taux excédaient les 2%.

*enquête réalisée en ligne par Harris Interactive du 28 juin au 8 juillet 2019 auprès d'un échantillon nationale représentatif de 1 505 personnes âgées de 18 ans et plus


Gerard Mihranyan

Par , le mercredi 9 octobre 2019


Partager cet article :