Immobilier : l'évolution des prix au premier trimestre 2018
Deux baromètres mensuels observent des hausses des prix des logements dans la plupart des grandes villes, mais l'évolution est contrastée sur trois mois. Le niveau bas des taux d'intérêt est toujours un moteur du marché malgré un ralentissement de la demande de crédit. Le point sur les villes où les prix augmentent et sur celles où ils baissent.
Nouveau record à Paris
La capitale est et reste la ville la plus chère de France. Rien de surprenant, puisque la pénurie de logements entretient la hausse des prix depuis des années. La demande est bien plus forte que le nombre de biens à vendre et voilà un nouveau record à plus de 9 000€ le mètre carré. Dans 8 arrondissements sur 20, la moyenne dépasse même les 10 000€/m2. Résultat, une gentrification des quartiers qui prend de l'ampleur, comme le constate le réseau d'agences immobilières Century 21. Les ouvriers et les employés représentent aujourd'hui 5,5% des acheteurs dans Paris alors qu'ils comptent pour trois fois plus dans la population parisienne. Les classes moyennes sont les nouvelles victimes de la hausse des prix immobiliers. En un an, leur proportion est tombée de 40,4% à 33,7%, et ce au profit des classes supérieures qui gagnent 4 points à 47,4%.
Top 3 des villes les plus chères de France : Paris avec 9 006€/m2, Bordeaux avec 4 253€/m2, Nice avec 4 074€/m2*
En mars, selon le courtier MeilleursAgents, Paris a gagné 0,6% ; sur trois mois, la hausse s'établit à 2,2%, soit +5% sur un an. Les petites surfaces (studios et deux-pièces) sont celles qui augmentent le plus (+2,5% depuis début janvier). A l'inverse, la Petite et la Grande Couronne voient leurs prix reculer à la marge, sans doute dû aux intempéries et à la trève hivernale qui étouffent les velléités.
Des hausses et des baisses inédites
La surprise de ce premier trimestre est la baisse accusée par le marché bordelais. Après une inflation record sur 12 mois (+16,5%), Bordeaux s'essouffle, enregistrant -0,7% en mars, une première depuis dix-huit mois. Fin 2017, la métropole avait volé à Nice la place de deuxième ville la plus chère de France, en partie grâce à la typologie des acheteurs : Bordeaux totalise la plus forte proportion d'investisseurs locatifs, 30% contre 15% dans toute la France, ce qui a pour conséquence de faire grimper les prix. On voit ici l'effet boomerang de l'attractivité de Bordeaux, ce qui crée un problème d'accessibilité pour les Bordelais. Le marché local semble avoir atteint ses limites, avec des prix toujours orientés à la hausse sur trois mois (+0,3%).
Les valeurs se contractent également à Toulouse et à Nantes (-0,2% et -0,9% en mars respectivement). Le marché niçois est lui aussi au ralenti avec +0,1% en mars et -0,1% sur le trimestre. Ailleurs, le curseur pointe vers le haut : +0,2% à Lille, +0,4% à Marseille, +0,7% à Lyon, +0,9% à Montpellier et à Rennes, +1% à Strasbourg en mars, et des variations toujours positives sur trois mois entre +0,5% (Lille) et +1,6% (Marseille et Strasbourg). Après un démarrage lent en janvier, les prix des logements dans les grandes capitales régionales sont plus dynamiques en fin de trimestre. Ils devraient le rester à la faveur de taux d'intérêt des crédits toujours propices à l'achat immobilier. En 6 ans, le taux moyen sur 20 ans a chuté de 4% à 1,6%, ce qui représente un gain de pouvoir d'achat de 25% !
*prix dans l'ancien selon MeilleursAgents, n°1 de l'estimation immobilière en ligne
Publié le jeudi 5 avril 2018