Immobilier : les diagnostics de performance énergétique sont jugés peu fiables
Cela fait une décennie que le DPE ou diagnostic de performance énergétique est une certification obligatoire pour toute vente ou location d'un bien immobilier. S'il n'a qu'une valeur informative, il pèse sur la valeur du logement. L'association UFC-Que Choisir révèle dans son numéro de septembre que les DPE manquent de fiabilité.
L'importance du DPE
Le DPE indique soit la quantité d'énergie effectivement consommée (sur la base des factures), soit la consommation estimée pour une utilisation standardisée du logement. Deux étiquettes facilitent sa lecture :
- l'étiquette énergie qui indique la consommation d'énergie primaire
- l'étiquette climat qui indique la quantité de gaz à effet de serre (GAS) émise.
Chaque étiquette précise la lettre, de A à G, dont hérite le logement en fonction des performances. Le futur locataire ou acheteur saura facilement s'il s'agit d'un logement économe en énergie ou bien énergivore.
Les consommations estimées n'ont aucune garantie contractuelle, mais elles facilitent objectivement la comparaison de la qualité des logements loués ou mis en vente. Un logement estampillé F ou G voit sa valeur réduite de 20% par rapport à un autre classé D (consommation énergétique moyenne).
Manque de fiabilité du DPE
Problème, les DPE seraient peu fiables selon l'association UFC-Que Choisir. Dans son édition de septembre, elle livre les résultats d'une enquête menée durant plusieurs mois auprès des diagnostiqueurs immobiliers, des professionnels indépendants dont la certification a même été renforcée depuis février 2012, en autre par la validation par le ministre en charge de la construction des logiciels utilisés pour l'élaboration des DPE.
Cinq diagnostiqueurs ont été sollicités pour effectuer un DPE sur un même logement. A deux reprises, les lettres attribuées à l'étiquette énergie ont été différentes. Les divergences sont apparues trois fois pour les GAS.
Le DPE est le principal élément d'affichage de performance énergétique lors de la vente ou de la mise en location des logements. Depuis l'entrée en vigueur de l'obligation, plus de 4 millions de DPE ont été réalisés ; ils sont rassemblés par l'Ademe depuis le décret du 5 juillet 2011. Il suffit de consulter cette base de données en accès libre pour observer le caractère peu crédible de certains DPE. On peut ainsi constater un nombre anormalement élevé de logements dont la consommation se trouve légèrement au-dessous des seuils de passage d'une étiquette de performance à l'autre, ce qui atteste d'une certaine indulgence des diagnostiqueurs en faveur des commanditaires, vendeurs ou loueurs.
Par Victoria Laroche, le mercredi 6 septembre 2017