21/10/20

Immobilier : épargner pour mieux acheter

Nous n’avons jamais autant entendu parler d’épargne que depuis quelques mois. En effet, depuis le début de la crise sanitaire, les Français ont mis de côté une partie significative et croissante de leurs revenus : le taux d’épargne a ainsi pratiquement doublé au deuxième trimestre 2020 par rapport à 2019 pour atteindre 27,4% (Source Insee).

Comme toujours en période de crise, l’inquiétude et la prudence incitent à réduire les dépenses. A cela bien sûr s’est ajoutée l’impossibilité pure et simple de dépenser son argent durant le confinement. Au total, ce sont plus de 80 milliards d’euros qui sont venus s’ajouter depuis le début de l’année aux quelques 1000 milliards d’euros qui remplissaient déjà les comptes courants et les livrets d’épargne. 1000 milliards qui dorment, pratiquement sans aucune rémunération...

Une épargne de précaution avant tout

Les différentes études sur le sujet le montrent, crise ou pas crise, l’épargne est avant tout de précaution. Les Français épargnent pour être capable de faire face au coup dur, à l’imprévu (c’est le fameux bas de laine). D’où l’importance qu’ils accordent à la liquidité, plus encore qu’au rendement. Vient ensuite l’épargne pour ce qui est du domaine du prévisible, et potentiellement du plus long terme : la retraite et l’achat immobilier.

Des conditions d’emprunt plus restrictives

Si les taux d’emprunt restent à un niveau très bas, les banques ont resserré leurs critères pour l’octroi de crédits immobiliers, notamment en ce qui concerne le montant de l’apport personnel. Celui-ci doit être théoriquement au minimum de 10% de la somme totale empruntée, afin de couvrir notamment les frais relatifs à l’achat (frais de notaire, frais de dossier,...).

En pratique, les banques demandent souvent davantage, jusqu’à 20 ou 30% de la somme empruntée. En tout état de cause, plus l’apport est conséquent, meilleures seront les conditions proposées par la banque. Il est donc important de réfléchir à la façon de constituer cet apport bien en amont du projet d’achat.

Le cas des primo-accédants

Pour les primo-accédants, c’est à dire ceux qui ne peuvent pas bénéficier du produit de la vente de leur bien actuel pour financer le nouveau, se pose la question du meilleur support pour collecter le fruit de leur d’épargne. Le PEL / CEL (Plan / Compte d’Epargne Logement) a été créé pour cela. Il présente l’inconvénient de ne pas être liquide (tout retrait entraîne la fermeture du compte) et les taux proposés sont nettement moins attractifs depuis quelques années.

Viennent ensuite les autres livrets d’épargne réglementés à commencer par le Livret A, le placement préféré des Français avec 60 millions de comptes ouverts. Là aussi malheureusement, le taux n’est plus très attractif (0,5% net), et pour ceux qui envisagent un achat d’un montant important, le plafond de 22 950€ est vite atteint. Des solutions digitales d’épargne, telles que l’application Cashbee, aident leurs utilisateurs à épargner de façon régulière tout en proposant des taux plus attractifs et sans plafond. Ces solutions sont également utiles au moment de la revente d’un bien, pour placer le produit de façon temporaire et sans risque en attendant de le réemployer.

Ainsi épargner et emprunter ne sont pas antinomiques, mais au contraire complémentaires. Un des effets inattendus de la crise actuelle pourrait être l’accélération des projets d’acquisition de certains qui disposent désormais d’un petit pactole constitué au cours de ces derniers mois.


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