Immobilier : le taux de propriétaires diminue par rapport à 2015
Le taux de Français propriétaires immobiliers est en baisse, une première depuis 20 ans. Après une croissance régulière entre 1998 et 2015, l'année 2017 signe un recul de la détention immobilière, en particulier au niveau des résidences principales.
Moins de propriétaires immobiliers depuis 2015
L'étude annuelle de l'Insee sur le logement met en lumière l'évolution de la part de propriétaires immobiliers dans la population française. De 58,50% en 1998, le taux a progressé régulièrement jusqu'à atteindre 62,70% en 2015. Le taux de Français propriétaires de leur résidence principale a suivi la même ascension : en 1998, ils étaient 53,30%, puis montaient à 58,90% en 2015. Le mouvement s'inverse depuis 2015. Fin 2017, 61,60% de la population française détenaient un bien immobilier et 57,70% étaient propriétaires de leur habitation principale. Un tiers des propriétaires sont accédants, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas terminé de rembourser le prêt pour l'achat de leur logement. La part de propriétaires sans charge d'emprunt croît sous l'effet du vieillissement de la population.
Entre 1998 et 2008, les prix de l'immobilier ancien ont progressé de 135% en France métropolitaine (Notaires), beaucoup plus rapidement que le revenu disponible par ménage (+40%).
Politique en faveur du logement
C'est entre 2010 et 2015 que la part de propriétaires immobiliers a atteint son pic avec un taux de près de 63% pour l'ensemble des logements et de 59% pour la résidence principale. Il faut relier ces chiffres à la politique en faveur du logement entreprise durant la mandature Sarkozy. Lancé en 1995, le PTZ a été renforcé en 2011, puis en 2014 pour encourager les primo-accédants et la construction de logements dans les zones qui sont en déficit. Le coût pour les finances publiques oblige le gouvernement Macron à resserrer le dispositif sur les zones tendues. Si la version 2017 était disponible sur l’ensemble du territoire, la version 2018 s'est recentrée sur les zones tendues (A, A bis et B1) là où les demandes de logements sont particulièrement fortes. La formule est à nouveau révisée pour 2019.
Plus de propriétaires jeunes
Les proportions selon les tranches d'âge ont également évolué depuis deux décennies. Si le taux de détention augmente logiquement avec l'âge, les écarts entre les générations se resserrent depuis 2010 : pour les moins de 30 ans, la part des propriétaires augmente de 6,4 points, et chez les trentenaires de 4,7 points. En dépit d'un endettement plus lourd (2,4 années de revenus sur la période 1998-2001 contre 3,5 années sur la période 2009-2013), les jeunes ménages ont pu accéder à la propriété grâce aux conditions d'emprunt favorables (taux d'intérêts bas, allongement des durées et aides publiques à la pierre). Le taux de détention de logements diminue de 6,8 points entre 2010 et fin 2017 chez les quinquagénaires, et de 7,4 points chez les sexagénaires.
Par Gerard Mihranyan, le lundi 17 décembre 2018