9/01/19

Immobilier : les villes où les prix ont le plus augmenté en 2018

Les prix des logements anciens ont progressé en France de 3,5% en 2018 contre 4,5% en 2017. Le baromètre LPI-SeLoger présenté ce mardi dévoile qu'ils ont flambé dans certaines villes, affichant une augmentation à deux chiffres. 

La région bordelaise sur le haut du podium

SeLoger, premier site français d'annonces immobilières, a dressé le classement des 10 communes de plus de 60 000 habitants où les prix moyens de l'immobilier ancien ont le plus augmenté toute au long de l'année écoulée. Pessac tient la tête avec une hausse sans précédent de 20% en 2018 (3 073€ le mètre carré). La commune tire partie de sa proximité avec Bordeaux, située à 20 minutes, qui enregistre pour sa part une hausse moyenne de 10,2% (4 736€ le mètre carré) et se place en 9ème position du classement. La capitale girondine étant devenue trop chère, les ménages s'éloignent vers les communes limitrophes, ce qui dope les prix des habitations. On assiste à un phénomène de gentrification de Bordeaux sous l'effet de la LGV (Ligne Grande Vitesse) et d'une politique urbaniste volontaire.

L'effet du Grand Paris

Surnommé le "Brooklyn parisien" par les auteurs de l'étude, Montreuil (105 000 habitants) affiche une hausse annuelle de 13,1% (5 684€ le mètre carré). Là encore, la proximité d'une grande métropole tire vers le haut les prix immobiliers en raison d'une demande accrue dans les zones alentour. Avec son esprit village qui lui vaut cette comparaison avec l'arrondissement new-yorkais, Montreuil est la ville superstar du Grand Paris, un immense projet urbanistique qui rebat les cartes du marché immobilier francilien, en donnant notamment une plus grande visibilité aux communes à l'est de la capitale. Montreuil comptera bientôt deux stations de métro supplémentaires et la municipalité a déjà anticipé l'arrivée de nouveaux résidents en menant d'importants travaux de rénovation et de construction. A la dixième place, on trouve Asnières-sur-Seine (+9,2% et 5 959€m/2), autre ville qui profite du Grand Paris.

Le rattrapage limougeaud

Après des années de disette, les prix des logements grimpent en flèche à Limoges (133 000 habitants): +12,8% sur l'année 2018 et un prix du mètre carré à 1 645€. Contrairement à Pessac et Montreuil, il s'agit ici d'un rattrapage après une longue période de récession du marché immobilier depuis la crise de 2008/2009.

Le quintet est complété par Poitiers (+11,7% et 2 039€m/2) et Cherbourg (+11,4% et 1 862€m/2). Arrivent ensuite Rennes (+11,1% et 3 152€/m2), Avignon (+10,7% et 2 620€m/2) et La Rochelle (+10,4% et 3 763€m/2).

Derrière ces chiffres qui témoignent d'un fort dynamisme, se cache un bilan en demi-teinte. Selon Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris-Ouest et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger, "les prix ne sont plus en cohérence avec la solvabilité des acquéreurs". Les prix se situent bien au-dessus des capacités financières actuelles des ménages. En témoigne le ralentissement de la hausse des prix observée à Paris et à Lyon. Dans la capitale, 50% des arrondissements affichent plus de 10 000€m/2 ! L'amélioration des conditions de crédit a permis de maintenir l'activité, mais depuis le printemps 2017, la demande de crédit à l'habitat recule (Banque de France). Sur l'année 2018, la moitié des villes enregistrent un repli de leurs prix.


Gerard Mihranyan

Par , le mercredi 9 janvier 2019


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