13/06/16

Jusqu'où iront les taux ?

En avril le taux moyen sur 20 ans est tombé sous la barre symbolique des 2%, un record historique depuis 1945. La moyenne observée par l'Observatoire Crédit Logement/CSA, toutes durées confondues, s'affiche à 1,77% en mai. Depuis le début des années 2000, les taux ont été divisés par trois. Cette baisse ininterrompue sur deux ans intervient à la surprise de tous. Les taux ont-ils atteint leur plancher ? Faut-il craindre une remontée ?


Une baisse qui dure...


Que les taux reculent, rien d'anormal. Les taux obligataires et la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne influencent le phénomène. L'OAT 10 ans, l'indice utilisé par les banques pour déterminer les taux fixes des crédits immobiliers, affichait 0,454% le 6 juin dernier et depuis février 2016, il se stabilise entre 0,4% et 0,6%. Il avait atteint son seuil plancher en avril 2015 avec un record à 0,352%. S'en est suivie une hausse très nette du taux de l'emprunt d'Etat sur 10 ans, avec un maximum à 1,327% mi-juin 2015.

Les taux des crédits immobiliers avaient alors enclenché une lente remontée durant l'été 2015, un mouvement que tous les observateurs pensaient être inscrit dans la durée. Finie la baisse ! Septembre 2016 fut le mois de la stabilité. Depuis, les taux grignotent des points, et offrent aux emprunteurs des conditions d'emprunt inégalées.

Pas de remontée en vue


La crise de l'été 2015 avait alimenté les craintes quant à l'équilibre financier de la zone euro. Cela s'était traduit par la hausse des taux obligataires et par résonance, celle des taux des prêts à l'habitat. Les inquiétudes sont aujourd'hui dissipées ; le niveau des ressources, c'est-à-dire le coût des liquidités mises à la disposition des banques par la BCE, est au plus bas.

S'il semble illusoire de parier sur une énième baisse des taux, étant donné leur niveau actuel, les observateurs s'accordent à dire qu'aucune remontée ne se profile. Les banques procéderont sans doute à des ajustements estivaux pour limiter les flux de demandes de prêt durant juillet et août.


Léa Labesse

Publié le lundi 13 juin 2016


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