2/09/16

Les taux de la rentrée

Les taux des crédits immobiliers restent fidèles à la tendance observée depuis trois semestres : ils baissent encore. Mois après mois, la chute des taux perdure, août ne faisant pas exception à la règle. Personne, en début d'année, n'aurait parié sur un tel scénario. Malgré des conditions exceptionnelles, les demandes de crédit ne se bousculent pas, contrairement à l'été dernier.

Encore un taux record


Juillet enregistre un énième record des taux des crédits immobiliers : 1,55% en moyenne (hors assurances) pour les prêts à l'habitat accordés sur la période, toutes durées confondues (Observatoire Crédit Logement/CSA). Fin 2008, avant la crise financière, les taux excédaient les 5% et début 2012, ils étaient encore à 4%.

La contraction des taux est phénoménale, alimentée par la baisse drastique de l'OAT 10 ans, l'indice utilisé par les banques pour déterminer les taux fixes. L'emprunt d'Etat sur 10 ans affichait 0,145% le 24 août dernier, après avoir oscillé entre 1% et 0,80% durant les derniers mois de 2015. Le recul des taux des crédits immobiliers s'inscrit en parallèle de cette chute très marquée.

Des conditions toujours exceptionnelles


Chez les courtiers, les barèmes du mois d'août ont tous évolué à la baisse, quelle que soit la durée. Le taux sur 20 ans varie entre 1,10% et 2% selon la qualité du dossier. En janvier dernier, pratiquement aucune banque ne proposait d'emprunt sous la barre des 2% sur cette durée. Aujourd'hui, c'est la norme, même le taux moyen sur 25% est inférieur à 2%. Pas de raison que la rentrée change la donne. Les banques sont en rang pour proposer les meilleures offres et accueillir de nouveaux clients sur le long terme.


L'Observatoire Crédit Logement/CSA indique par ailleurs que la baisse des taux depuis octobre 2015 équivaut à une diminution des prix des logements de 6%. Autre fait significatif, les prêts de longue durée (25 ans et plus) sont en nette augmentation, passant de 18,2% à 22,1% sur un an.


Juillet reste néanmoins marqué par une diminution de la demande de financement : - 0,8% entre mai/juillet 2015 et mai/juillet 2016. Le contexte anxiogène qui prévaut depuis novembre 2015 freine les velléités d'achat.




Sébastien Porret

Par , le vendredi 2 septembre 2016


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