Le marché immobilier tourne au ralenti malgré des taux d'intérêts toujours bas
Très dynamique en 2016 et au cours du premier semestre 2017, le marché s'essouffle à la rentrée, alors que les taux sont restés stables. Comment les courtiers en crédit expliquent-ils ce ralentissement de l'activité immobilière ?
Des taux toujours inférieurs à 2% sur 25 ans
Les conditions d'emprunt demeurent à des niveaux historiquement bas en cette rentrée de septembre. Ils ont très légèrement progressé au cours du mois d'août, passant de 1,55% en juillet à 1,58% le mois précédent (chiffres de l'Observatoire Crédit Logement, taux fixes toutes durées confondues hors assurance). En août 2017, les taux ont augmenté de 10 points de base par rapport au niveau d'août 2016.
Le taux moyen s'est établi à 1,62% sur 20 ans, et à 1,90% sur 25 ans. Des conditions de crédit a priori toujours favorables à la réalisation de projets immobiliers, mais la demande n'est pas au rendez-vous après l'accalmie de la période estivale.
Une activité en perte de vitesse
Dès avril 2017, la demande a marqué le pas, repli confirmé en mai, suivi d'un léger redressement en juin. Le calme habituel de la période estivale est constaté en juillet et en août. En glissement annuel, la production de crédits immobiliers (hors rachats) s'est contractée de 0,8% en août, le nombre de prêts ayant reculé de 12,7%.
Les inquiétudes des professionnels commencent à s'exprimer. Les courtiers redoutent que la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE) ne devienne moins accomodante pour les banques. Le coup de boomerang de l'argent "pas cher" serait l'éclatement de la bulle boursière, ce qui aurait pour conséquence la remontée brutale des taux. Une crainte doublée de celle relative à la future politique du logement en France.
Le gouvernement Macron doit dévoiler mercredi 13 septembre prochain son plan pour le logement. La refonte des APL est en cours, qu'en sera-t-il des dispositifs d'accès et d'investissement (PTZ, Pinel) ? Les courtiers mettent en garde les emprunteurs primo-accédants qui souhaieraient bénéficier de l'aide publique avant la fin de l'année : il reste quelques semaines pour déposer son dossier auprès d'un établissement de crédit.
Par Sébastien Porret, le vendredi 15 septembre 2017