27/09/16

La précarité de l'emploi fragilise l'accès au crédit

Pour obtenir un crédit immobilier, il faut montrer au banquier qu'on est solvable. Premier gage, un emploi stable avec un CDI. Le contrat à durée indéterminée est aujourd'hui très largement minoritaire à l'embauche au profit de contrats précaires. Ce nouveau marché du travail rend difficile l'accès au crédit immobilier.


Un CDI sinon rien

Une situation professionnelle stable figure parmi les critères bancaires pour décrocher un crédit immobilier. En plus d'une gestion saine de son budget (pas de découvert bancaire, un taux d'endettement réduit), d'un apport personnel suffisant, être titulaire d'un CDI est un pré-requis. En cas d'emprunt en couple, au moins un des conjoints doit présenter un CDI.

Les banques ont une aversion pathologique du risque. A juste titre. Le défaut de paiement n'est pas seulement préjudiciable à l'organisme prêteur, il l'est aussi et surtout pour l'emprunteur.

Aujourd'hui plus de 90% des prêts immobiliers accordés concernent les dossiers avec un CDI. Être en CDI n'est pas toujours le sésame : les banques se méfient des CDI récents, notamment ceux employés dans les TPE. 


Les emplois précaires majoritaires

Problème pour les jeunes actifs ou pour des anciens en recherche d'emploi : le CDI est une denrée rare. 9 embauches sur 10 se font en contrat à durée déterminée (CDD). Sans compter l'émergence d'autres formes d'emplois précaires, intérim et auto-entrepenariat. Difficle dès lors de prouver une quelconque ancienneté professionnelle pour ceux qui souhaitent financer un projet immobilier. Certains pratiquent d'ailleurs l'auto-censure, être en CDD étant synonyme de refus systématique.

On constate pourtant le retour des primo-accédants ces derniers mois. La faiblesse des taux d'emprunt et les aides publiques à l'accession, en premier lieu le PTZ, favorisent le phénomène, mais il concerne uniquement les couples dont au moins un des conjoints est en CDI.

Pour s'adapter à ces nouvelles règles du marché du travail, banques et  organismes de cautionnement réfléchissent à des alternatives au crédit classique, comme le financement participatif.


Léa Labesse

Publié le mardi 27 septembre 2016


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