Le succès du PTZ en zone rurale incite le gouvernement à y maintenir le dispositif
Destiné aux primo-accédants, le prêt à taux zéro a rencontré une large succès dans les zones B2 et C en 2016. Ces zones géographiques qui comprennent les villes de petite taille et les régions rurales devaient être exclues de la version PTZ 2018. Le gouvernement fait volte-face et maintient le dispositf dans ces zones où la tension sur les prix est la moins sensible.
Le PTZ maintenu en zones B2 et C
Dans son étude sur l'accession sociale à la propriété publiée début novembre, le Crédit Foncier révèle qu'en 2016 six prêts à taux zéro sur dix ont été accordés en zones B2 et C, à savoir les régions et les communes les moins urbanisées (20% en zone A et 20% en zone B1). C'est 69 000 opérations sur un total de 115 000. Le nombre de PTZ accordés en 2016 a quasiment doublé par rapport à 2015. Ces chiffres plaident pour le maintien du dispositif dans ces zones que le gouvernement comptait exclure de la mouture 2018, alors même que plusieurs rapports de la Cour des Comptes dénonçent l'effet haussier du PTZ sur les prix du foncier et l'effet d'aubaine sur des emprunteurs qui auraient acheté leur logement indépendamment de ce prêt aidé.
Courant septembre, Julien Denormandie, secrétaire d'Etat auprès du ministère de la Cohésion des territoires, annonçait la reconduction du PTZ en 2018 dans une version recentrée, c'est-à-dire dans les zones où la demande en logement est la plus forte. En filigrane pointait la menace d'une disparation du dispositif en zones B2 et C. Le mécontentement des maires des communes concernées s'est vite exprimé. Une réaction qui aura sans doute aider à provoquer le revirement du gouvernement. Le PTZ est finalement maintenu en 2018 et 2019 en zones B2 et C, mais uniquement pour les projets immobiliers neufs avec une quotité réduite à 20% (part du montant de l'achat pouvant être financé à taux zéro).
63% des primo-accédants ont bénéficié du PTZ
Destiné à solvabiliser les ménages primo-accédants qui achètent leur résidence principale, le PTZ a bénéficié d'assouplissements en janvier 2016 ; les conditions d'éligibilité ont été élargies, permettant à un plus grand nombre de ménages d'y accéder. Trois grandes évolutions sont à retenir :
- ouverture du PTZ à l'ancien sur tout territoire (contre un engagement de travaux à hauteur de 25% du montant de l'acquisition)
- plafonds d'acquisition et de revenus revalorisés
- part du PTZ dans le financement augmentée de 26% à 40%.
Selon les chiffres du Crédit Foncier, cette formule s'est révélée pertinente en 2016 pour près d'un ménage sur deux accédant dans le neuf. La proportion de primo-accédants ayant eu recours au PTZ dans le neuf grimpe à 63%. La primo-accession dans l'ancien financée par un PTZ ne représente que 6% du nombre de premières acquisitions dans l'ancien. Au total, 21% des primo-accédants ont bénéficié d'un PTZ.
Par Sébastien Porret, le mercredi 22 novembre 2017