3 raisons pour lesquelles les taux d'intérêt des crédits immobiliers risquent d'augmenter prochainement
Les taux d'intérêt des crédits immobiliers sont au plus bas depuis deux ans. La hausse entamée en décembre 2016 s'est vite tarie, une pseudo stagnation s'est établie, à peine ébranlée par quelques sursauts durant l'été. Trois signes mettent pourtant en évidence que le cycle de hausse va rapidement s'amorcer.
Retour de l'inflation
Il est aujourd'hui encore possible d'emprunter sur 20 ans à un taux inférieur à 2%. Les meilleurs profils peuvent décrocher un taux exceptionnel autour de 1,40% sur cette durée. En 2016, l'inflation moyenne en France était de 0,18%, elle est estimée à 1% pour l'année 2017 et les prévisions de la BCE la portent autour de 1,20% en 2018 et à 1,50% en 2019. La vocation des taux des crédits immobiliers est d'augmenter quand l'inflation remonte, signe que la croissance économique repart.
Reprise économique
Bonne nouvelle, l'économie se redresse. Preuve en est le retour de l'inflation et les chiffres de la croissance. L'Insee a relevé de 1,6% à 1,8% sa prévision de croissance du PIB pour 2017, au moins autant pour 2018. La situtation est éminément favorable aux emprunteurs avec un loyer de l'argent inférieur ou égal au taux de croissance du pays. Une situation intenable sur la durée, sauf à engendrer une hausse importante des prix immobiliers. Les prix dans l'ancien ont déjà progressé de 4,5% sur un an (baromètre LPI-SeLoger août 2017). A l'inverse, des taux qui augmentent entraînent mécaniquement une baisse des prix, c'est l'adaptation naturelle du marché au pouvoir d'achat des acquéreurs.
Entrée en jeu de la substitution annuelle de l'assurance de prêt
Last but not least, l'amendement Bourquin va jouer les trouble-fête en 2018. A compter de janvier prochain, tous les emprunteurs auront la possibilité de résilier leur assurance pour la substituer par une offre plus avantageuse, et ce à chaque échéance sur toute la durée de leur prêt immobilier. La mesure inquiète les banques qui vont perdre entre 15% et 35% des contrats groupe au profit d'assurances individuelles selon les projections du cabinet McKinsey. Cela représente entre 600 millions et 1,4 milliards d'euros de cotisations qui vont passer à la concurrence. Pour compenser la fuite de marges sur l'assurance de prêt, les banques vont sans doute passer à l'offensive et augmenter les taux des crédits immobiliers.
Par Sébastien Porret, le mardi 24 octobre 2017