Rachat de crédits : les erreurs à éviter
Solution financière pour diminuer immédiatement son taux d'endettement, le rachat de crédits peut non seulement coûter cher, mais il ne s'adresse pas à tous les emprunteurs.
Voici 5 erreurs régulièrement commises que nous allons décrypter.
1 - Le rachat de crédits : martingale pour se désendetter
En préambule, rappelons que le rachat de crédits ne concerne pas les personnes en situation de surendettement. Ce cas de figure relève d'une commission de surendettement de la Banque de France, organisme compétent pour proposer un redressement aux particuliers qui ne peuvent plus faire face à l'ensemble de leurs dettes.
Avant que le situation ne soit irréversiblement comprise, il existe une solution : le rachat de crédits, une opération financière qui consiste à demander à un établissement spécialisé ou une banque de solder tout ou partie des dettes antérieures, souscrites auprès de divers créanciers, quelle que soit leur nature (crédit immobilier, crédit à la consommation, prêt travaux, découvert bancaire, prêt familial, retard d'impôt). L'erreur est pourtant fréquente de penser que le rachat de crédits s'adresse en premier lieu aux personnes surendettées. Un conseil : ne pas attendre que les difficultés de remboursement s'accumulent, car les organismes spécialisés seront réticents à accepter votre demande. Si les mensualités de remboursement des divers crédits contractés pèsent sur votre budget, envisagez une restructuration de vos dettes. La nouvelle mensualité sera calculée en fonction de votre capacité réelle de remboursement. À court terme, la charge mensuelle baisse, en contrepartie d'un allongement de la durée de remboursement. Ce qui peut se révéler plus onéreux que l'addition des coûts des différents prêts regroupés.
2 - Oublier les frais
Étant donné que le taux est abaissé pour s'adapter à votre capacité d'emprunt et que vous remboursez plus longtemps, votre rachat risque de vous coûter plus cher que la somme des prêts intégrés dans l'opération. C'est le prix à payer pour retrouver la sérénité et ne pas se retrouver dans le rouge chaque fin de mois. Au-delà du coût intrinsèque exprimé par les intérêts, le rachat de crédits implique d'autres frais :
- frais de dossier
- pénalités de remboursement anticipé : 3% du capital restant dû ou 6 mois d'intérêts en présence d'un crédit immobilier ; entre 0,5% et 1% du montant remboursé selon le terme du prêt pour un crédit à la consommation personnel ou affecté (dans la limite du montant des intérêts dûs entre la date de remboursement anticipé et la date initiale de fin de crédit)
- frais de mainlevée en cas d'hypothèque et frais de nouvelle garantie.
Attention, le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), indice fondamental qui récapitule tous les frais exigés par le nouveau prêteur (taux nominal, primes d'assurance, frais de garantie, commission de courtage) n'intègre pas les pénalités de remboursement anticipé dûs à la banque auprès de qui le ou les crédits sont soldés.
3 - Négliger la concurrence
Agir vite sans précipitation ne signifie pas faire l'impasse sur l'exercice de comparaison. Les établissements financiers ne font pas œuvre philanthropique en proposant de racheter vos crédits ; leur activité est purement commerciale. Alors, mettez-les en concurrence. Mais attention, si vous sollicitez plusieurs organismes spécialisés dans le rachat de crédits, vous ne pourrez ensuite confier votre dossier à un courtier. Utilisez les simulateurs en ligne, vous aurez une idée de la faisabilité de votre projet et vous pourrez jouer sur les taux et les durées de remboursement pour estimer le meilleur montage financier.
4 - Être mal accompagné
Pour optimiser votre rachat de crédits, il est vivement recommandé de faire appel aux services d'un professionnel dont l'expertise permettra d'obtenir une offre aux meilleures conditions. Le rachat de crédits est plus complexe qu'un prêt classique et requiert l'intervention d'un courtier qui sera non seulement garant du bon déroulement de votre demande, mais augmentera vos chances de voir votre dossier accepté. La place est riche d'intermédiaires, il faut donc sélectionner le bon partenaire, celui qui travaille dans l'intérêt exclusif de son client.
Avant de le mandater, vérifiez que le courtier en rachat de crédits est bien enregistré à l'Orias, fichier national qui recense tous les intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBS). Cette inscription est la garantie que le courtier remplit pleinement les conditions nécessaires à l'exercice de son activité. Parmi ses obligations, il doit vous informer dès votre demande des modalités de rémunération (forfait, commission de la banque ou pourcentage de la somme regroupée).
5 - Négliger l'assurance emprunteur
Last but not least, l'assurance de prêt est un élément sous-estimé par la plupart des personnes qui contractent un crédit, a fortiori celles qui font une demande de rachat de crédits. Grave erreur, car, en présence d'un crédit immobilier ou de montant élevé de crédits conso, l'organisme va exiger la souscription à une assurance pour palier une éventuelle défaillance de l'emprunteur (décès, invalidité et incapacité). L'établissement financier va systématiquement chercher à imposer son assurance, or la loi autorise tout emprunteur à choisir librement le contrat sous réserve d'une équivalence de niveau de garanties. Faire jouer la concurrence est source d'économies non négligeables : les assurances souscrites en délégation sont jusqu'à trois fois moins chères que les contrats bancaires.
Par Gerard Mihranyan, le mardi 22 octobre 2019